Transitions GEN S –
Un nouveau cap
de franchi dans
l’amélioration de la
performance visuelle

Dans le domaine optique au Canada, le 9 avril 2024 marque un évènement important qu’est le lancement de la toute nouvelle gamme de Transitions GEN S. “Speed”, “Smart” et “Style”, tels sont les trois piliers de cette génération de verres photochromiques, précurseuse de nouvelles découvertes sur le rôle que revêt la modulation de la lumière dans l’amélioration de la performance visuelle. Interrogés à cette occasion, Anne-Catherine Scherlen, Directeur Associé Marketing Technique chez Transitions, et Arnaud Rajchenbach, Chef Marketing et Ventes chez Transitions, se livrent au micro d’Opti-Guide.com.

Propos recueillis par Sarah Ousaid

Transitions GEN S est votre dernière innovation. Parlez-nous de sa genèse !

Anne-Catherine Scherlen :

Une belle histoire à raconter car elle montre qu’on apprend de manière continue de la technique, de la science, et des retours de nos porteurs. Je m’explique : le verre Transitions GEN S est né des apprentissages de nos précédentes générations, où nous avions déjà un verre qui s’active à la lumière avec comme but principal d’offrir en continu une bonne protection à la lumière. Or, la majeure partie des porteurs disaient qu’ils voyaient mieux aussi. C’est ainsi que nous nous sommes lancés dans l’étude de la littérature, dans la recherche et les expérimentations pendant plusieurs années, pour comprendre le rôle que peut avoir la modulation de lumière sur la qualité de la vision.

En tant qu’optométriste, ce qu’on souhaite au bout du compte, c’est de proposer la meilleure qualité de vision à travers un verre correcteur, qui permet de focaliser l’image sur la rétine et d’avoir une image nette, le 10/10 de l’acuité visuelle.

Nous savons par ailleurs qu’en cas d’excès de lumière, ou de manque de lumière ou de variations de forte à faible intensité, la rétine doit s’adapter à ces changements pour maintenir une performance optimale. Durant tout ce temps d’adaptation, la qualité de vision optimale n’est pas maintenue.

Afin de répondre aux besoins physiologiques de l'œil et assurer une bonne synchronisation des niveaux lumineux et de la qualité de vision, il était important de garantir à l’œil une dose de lumière adaptée pour éviter des sur-adaptations trop importantes, et pour garantir une vision stable en continu.

Ainsi, nous avons travaillé sur les vitesses d’activation et de désactivation du verre qui seront en synchronie avec le besoin de l’œil, ce qui fait la richesse et la subtilité de cette technologie.

Arnaud Rajchenbach :

Cela fait plusieurs années que se succèdent différentes générations de verres Transitions, toutes caractérisées par leurs innovations. La huitième, mise sur le marché en 2019 a cédé sa place à notre toute nouvelle génération S, en avril 2024. Nous avons opté pour ce nom de GEN S pour ses trois piliers : Speed pour la vitesse d’activation et de désactivation des verres, Smart pour l'intelligence du produit qui s'adapte à l'utilisateur et qui permet aussi d'améliorer la qualité de vision et de retrouver une vision plus rapide lors de situations lumineuses difficiles (éblouissement, variation de lumière), et Style pour les huit couleurs qui complètent le cercle chromatique de Transitions.

Cinq années se sont écoulées entre l’introduction de la génération précédente et la nouvelle génération Transitions GEN S, qu’est-ce qui explique cette durée ?

Anne-Catherine Scherlen :

Cela fait effectivement plus de cinq ans que nous travaillons sur cette technologie. Bien que cela puisse paraître long (sourire), le processus a été rapide. Nous avons réalisé plusieurs milliers de prototypes pour valider la robustesse du procédé : changement de la formulation des pigments et de la matrice pour que la dynamique de ces pigments soit adaptée à la vitesse recherchée, retravail des composantes du verre faisant une rupture avec les générations précédentes, étude du vieillissement dans le temps… pour justement atteindre le niveau d’exigence souhaité et assurer la meilleure qualité à nos porteurs !

D’un point de vue purement médical, y a-t-il aussi eu des études portant sur l’aspect préventif des verres GEN S durant ces cinq années ?

Anne-Catherine Scherlen :

C’est une très bonne question qu’on se pose aussi puisqu’avec GEN S, nous ouvrons une nouvelle voie de compréhension du rôle de ce verre dynamique dans la prescription et la prévention. Il est facile d’étudier l’effet d’un verre à l’instant t, mais évaluer l’impact sur le long terme nécessite des études longitudinales à plus grande envergure. C’était important pour nous de pouvoir déjà bien consolider les preuves scientifiques et cliniques du bénéfice de GEN S sur les performances visuelles au quotidien. L’utilisation de verres dynamiques offre naturellement de nouvelles perspectives sur la prise en charge d’autres fonctions visuelles ou non visuelles et ouvre des perspectives sur l’impact de la modulation de la lumière sur la prévention du système visuel.

Arnaud Rajchenbach :

Il y a beaucoup de maladies oculaires liées à l’exposition à la lumière et aux UV, mais pas uniquement. Le facteur de l’âge peut aussi entrer en compte. L’intérêt avec notre produit est qu’il bloque 100 % des UV, et qu’il filtre la lumière bleue violette à l’intérieur quand le verre n’est pas activé, et également à l’extérieur dès que le verre s’active. Il amène donc cette dimension de protection et d’anticipation sur d'éventuels problèmes visuels. Évidemment, le bénéfice médical pourra être approfondi dans les prochaines années mais nous avons d’ores et déjà des éléments de réponse.

Quelles sont les performances phares de cette nouvelle gamme de verres ?

Anne-Catherine Scherlen :

Nous sommes toujours à l’écoute de nos patients pour comprendre leurs gênes au quotidien car il est fondamental que le produit réponde à un besoin. Mais en acquérant de plus en plus de connaissances scientifiques, nous avons voulu prouver de manière scientifique et clinique, que le verre GEN S apporte significativement une amélioration de la performance visuelle dans les conditions lumineuses difficiles. Nous avons collaboré avec deux équipes de recherche de renommées mondiales, dirigées par le Professeur Artal de l’Université de Murcia en Espagne et le Professeur Hammond, de l’Université de Georgia, pour réaliser des études cliniques randomisées pour quantifier le bénéfice apporté par Transitions GEN S sur la performance visuelle. Désormais nous pouvons affirmer que Transitions GEN S améliore :

• De plus de 40 % le temps de récupération de la vision en situation d’éblouissement ; (1)
• De plus de 39 % le temps de recouvrement de la vision lorsqu’on va de l’extérieur vers l’intérieur ; (2)
• Et de 40 % la perception de sensibilité au contraste lors de l’éclaircissement du verre durant la première minute. (2)

Les études cliniques ont montré que c’est un produit doté d’une très belle technologie, nous faisant entrer dans une nouvelle ère de verres dynamiques qui gèrent la lumière de telle sorte à en apporter une bonne dose pour l’œil, pour pouvoir maintenir une performance visuelle dans la vie de tous les jours.

Nous prévoyons plusieurs publications scientifiques pour aider les professionnels à le promouvoir et aussi participer aux développements des connaissances de la communauté scientifique dans ce domaine.

(1) Étude contrôlée randomisée avec masquage des sujets réalisée sur 30 participants en bonne santé (19,2 ± 1,3 ans), 2023. Test de stress lumineux avec les verres Transitions® GEN S™ comparés aux verres clairs témoins.

(2) Étude contrôlée randomisée avec masquage des sujets, sur 10 participants en bonne santé pré-entrainés (29,5 ± 4,01 ans), 2023. Test de la sensibilité au contraste pendant le retour à l’état clair avec des verres Transitions® GEN S™ comparés aux verres Transitions® Signature® Gen 8

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre « Technologie Symbiotique Avancée » ?

Anne-Catherine Scherlen :

Nous recherchions une bonne symbiose entre la vitesse d’activation du verre et la quantité de lumière dont l’œil a besoin. À cet effet, nous avons eu recours à des pigments qui sont beaucoup plus chargés en énergie pour aller plus vite, mais nous avons aussi développé une matrice beaucoup plus souple permettant à ces pigments de se mouvoir beaucoup plus rapidement selon les états d’activation. Ceci dans le but de garantir une bonne vitesse répondant aux besoins physiologiques de l’œil.

Nous avons également travaillé sur le choix des pigments pour avoir huit couleurs spectaculaires permettant au patient d’avoir la bonne couleur, compte tenu de son activité et de son style. De plus, nous avons pris le soin de retravailler la formulation des huit couleurs pour garantir une qualité constante : lorsqu’elle s’active, elle reste la même quel que soit le niveau d’activation. Une couleur est composée de trois à cinq pigments. Lorsqu’il y en a qui va plus vite que l’autre, cela affecte la couleur finale. Avec une qualité de couleur constante quel que soit le niveau d’activation, nous préservons aussi bien le style du porteur que sa vision.

Ceci nous évoque la nouvelle couleur proposée avec les verres Transitions GEN S, le rubis. Pourquoi ce choix ?

Arnaud Rajchenbach :

Nous avions déjà sept couleurs assez complémentaires, mais il manquait à notre palette un rouge qui tire plus vers le rubis. Avec le rubis, notre cercle chromatique de huit couleurs se complète, nous permettant de combiner un verre Transitions GEN S avec quasiment n’importe quelle couleur de monture sur le marché.

Nous nous dirigeons de plus en plus vers l’aspect mode pour engager la discussion avec le consommateur sur la personnalisation de l’équipement. Je pense que la couleur rubis sera plus féminine, et on le voit déjà sur le marché canadien à travers les ventes réalisées depuis le lancement en avril. Cette couleur ira sans doute chercher une clientèle plus jeune aussi. D’ailleurs, une nouvelle collection de montures contenant des pigments photochromiques Transitions sortira prochainement aux Etats-Unis et au Canada : il s’agit d’une monture dont les branches et le devant sont clairs à l’intérieur, mais qui se retrouve colorée avec l’apparition de motifs dès qu’elle est exposée aux UV.

Vous mentionnez le segment féminin et le segment de la jeunesse, à qui sont destinés les verres GEN S en priorité ?

Arnaud Rajchenbach :

Ma réponse sera très simple : à tout le monde ! Nous sommes tous exposés dans notre quotidien à des variétés de lumière, plus ou moins vive, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Les verres Transitions sont la solution pour une qualité de vision et protection à la lumière à tout moment…et sans compromis sur le Style.

Nous souhaitons convaincre nos partenaires d’affaires que sont les professionnels de la vue qu’un verre clair est rudimentaire car il est statique et ne donne aucun avantage, si ce n’est la prescription de correction, mais aucun en termes d’adaptation à l’univers lumineux dans lequel nous évoluons.

Anne-Catherine Scherlen :

GEN S est effectivement destiné à tous les patients. On va chez l’optométriste parce qu’on est myope, hypermétrope ou presbyte. L’examen est réalisé pour obtenir idéalement une acuité visuelle de 10/10, pour une condition lumineuse donnée dans la salle d’examen de vue, sur une échelle d’acuité à haut contraste (lettre noire sur un fond blanc). Mais ce n’est pas la réalité des porteurs, qui vivent dans des multitudes de conditions lumineuses et dans un environnement avec des contrastes variables. L’objectif aujourd’hui avec GEN S est ainsi de maintenir la performance visuelle obtenue dans la salle d’examen de vue quelles que soient les conditions de lumière du porteur. Il est à noter que nos études visant à démontrer l’amélioration de la vision ont été réalisées sur des jeunes âgés entre 27 et 30 ans. Ce sont des profils très difficiles à évaluer car ils ont des yeux très performants. Il a été constaté que même ce profil est fragile au niveau de la vision en situation de lumière et peut perdre en qualité de vision... GEN S est une solution de premier choix en complément de la correction réalisée par l’optométriste puisque ce verre ne protège pas uniquement, mais participe à la prescription.

Sur le plan communication et marketing, quels sont les efforts de vulgarisation déployés pour sensibiliser le consommateur ?

Arnaud Rajchenbach :

Nous avons deux approches. Nos produits sont disponibles chez les professionnels de la vue qui les recommandent aux patients. Notre travail est donc de les informer sur les nouvelles technologies et leurs bienfaits. Parallèlement, nous faisons des campagnes d’information au lancement de nouveaux produits pour éduquer le consommateur et boucler ainsi la boucle. Ainsi, le consommateur qui a pris connaissance de nos messages, relayés parfois par les professionnels sur leurs propres plateformes numériques, se retrouve au bureau du professionnel, et à deux, ils peuvent échanger sur la solution Transitions.

Suite à ces efforts de communication à la fois auprès des professionnels de la vue et des porteurs, comment voyez-vous l’évolution du marché des verres photochromiques ?

Arnaud Rajchenbach :

Au Canada, nous sommes à un taux de pénétration de 16 %, laissant une marge de croissance importante chez l’ensemble des professionnels de la vue. Il existe d’ailleurs une garantie « satisfait ou échangé » que les professionnels peuvent proposer à leurs patients. Nous réalisons en échangeant avec nos partenaires que le taux de retour est très bas, tellement bas qu’il est fortement recommandé d’évoquer cette garantie pour rassurer le patient qui peut hésiter.

Le Canada est un marché très évolutif et proactif, notamment le Québec et l’Ontario. Nous essayons donc de nous adapter à la diversité du Canada, composé de toutes sortes de cultures ayant des rapports très différents avec la protection des UV. Ceci passe notamment par l’accompagnement des professionnels de la vue, qui rencontrent des populations moins enclines à être portées sur la protection visuelle.

Nous avons rencontré à plusieurs reprises plusieurs professionnels de la vue Canadiens issus de différentes cultures afin de produire un Guide inclusif qui explique comment mieux interagir et s’adapter aux patients en face de nous.

Évidemment, il y aura toujours des irréductibles du verre clair et de manière plus générale des patients pour qui les nouvelles technologies sont moins intéressantes, mais en fin de compte, le but des professionnels est de s’assurer que les patients repartent avec la meilleure solution adaptée à leur besoin. Si elle s’avère être un verre Transitions, préféré par neuf patients sur 10, c’est parfait ! Mais pour certains, ce sera une paire de verres clairs, un clip solaire, un verre solaire avec une teinte fixe, un verre solaire polarisant ou non, tout se passe au bureau. Les porteurs qui ont préféré les verres Transitions révèlent un potentiel intéressant, mais ce sont les professionnels de la vue qui sont à l’écoute des besoins du patient, et évaluent la meilleure solution à recommander.

Notre mission est de proposer les meilleurs produits pour la protection et d’aider l’ensemble des porteurs de lunettes à mieux voir le monde.

Pour conclure, auriez-vous quelques mots sur vos futurs projets ?

Arnaud Rajchenbach :

L’histoire de Transitions a commencé à PPG, une entreprise américaine spécialisée dans les pigments de coloration qui, par extension, est arrivée à développer une pigmentation photochromique. Et nous l’avons vu depuis les 34 dernières années, Transitions a fait évoluer son produit de façon magistrale, mais aussi progressive.

Je ne dirai pas que nous aurons une nouvelle génération dans 5 ans, mais Transitions ne s’arrêtera pas là ! Nous nous orienterons probablement vers des couleurs additionnelles à la demande de certains patients pour des gammes comme celles des verres polarisants disponibles uniquement en gris, cela dépendra du marché.

Ce qui est certain, c’est que notre R&D travaille déjà sur l’évolution du produit !

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